Faut pas pousser !

Publié le : 05/03/2021 12:33:25
Catégories : Tutoriels

Faut pas pousser !

En traitement d’images comme dans beaucoup d’autres domaines, il est préférable de ne pas pousser… ni la luminosité, ni le contraste, ni la saturation des couleurs. Voici pourquoi…

1e partie : la luminosité de l'écran

Nous sommes souvent tentés, parce que c’est flatteur, de pousser la luminosité des écrans de nos ordinateurs. Mais pour un travail photographique confortable sur écran, la luminosité doit être modérée. C’est à dire comprise entre 90 et 120 cd/m2 (1), en fonction de l’environnement lumineux.

Lorsque nous nous rendons chez nos clients, nous constatons souvent qu’elle est très supérieure à cela. Du coup, par comparaison, les images imprimées paraissent sombres, comme « enterrées ». C’est regrettable, mais finalement assez normal : dans un cas, on regarde un écran qui émet de la lumière, sans doute trop ; dans l’autre, on contemple un tirage qui réfléchit une lumière ambiante, souvent peu abondante, par rapport aux conditions normales recommandées et pratiquées dans l’industrie. Conclusion : la déception est assurée !

Pour éviter les déconvenues, baissez un peu la luminosité de votre écran et observez un tirage comme il doit l’être : sous une source diffuse mais puissante, riche en spectre (2) et équilibrée en température de couleur (3). Ça va remettre les pendules à l’heure ! Malgré cela, gare aux comparaisons directes écran/papier ! Elles sont rarement à l'avantage du papier et nous verrons quels autres facteurs entrent en ligne de compte prochainement...

 

Pélerins Tamouls à la Cathédrale de Chartres - © Christian Izorce

(1) cd/m2 : candela par unité de surface. Une des unités les plus simples à comprendre car 100 cd/m2 c’est l’intensité lumineuse que produisent 100 bougies réparties sur un carré de 1 m de côté, soit une tous les 10 cm. Le meilleur moyen de régler précisément cette valeur est encore de disposer d'une sonde (colorimètre ou spectrophotomètre)... Nous développerons tout ce qui concerne le calibrage rigoureux des éléments de la chaîne graphique dans des publications à venir.

(2) Par diffuse, nous entendons uniforme, émise si possible par un panneau lumineux dépoli de grandes dimensions, sans projection d’ombres sur le tirage.

(3) Richesse des sources lumineuses : derrière cela, il y a une notion capitale mais méconnue, l’IRC ou Indice de restitution des couleurs. Nous y reviendrons bientôt.

(4) Température de couleur (et balance des blancs) : vous avez entendu parler de ces notions, mais elles restent peut-être un peu ésotériques. Nous nous efforcerons de dissiper les brumes persistantes dans un prochain épisode…

Consultez également notre lexique Nous y donnons des définitions (synthétiques) de la plupart des notions à connaître en photographie numérique.

Suivez régulièrement ce fil pour d’autres conseils sur la prise de vue, le traitement et l’impression de vos images…

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